L'échochirurgie du membre supérieur

L’Échographie s’est progressivement imposée jusqu’à devenir le « stéthoscope » du thérapeute de la main. Cinq chirurgiens de la main (O Marès, T Apard, JM Cognet, P Croutzet, G Candelier) ont utilisé son guidage à des fins thérapeutiques visant une nouvelle spécialisation chirurgicale mini-invasive : « L’Écho-chirurgie ». Faire de l’échochirurgie nécessite un appareil d’échographie performant, des acquisitions techniques, et un savoir- faire particulier. Les pionniers de cette chirurgie nous livrent les conditions de sa réalisation et nous font part de leur expérience.

L’échographe utilisé en échochirurgie diffère de l’échographe de base à visée diagnostic. Nettement plus performant, la qualité de ses images doit permettre un guidage précis évitant toute lésion iatrogène. Sa description démontre la somme de connaissances nécessaires pour maîtriser cet appareil. Son réglage (modification du programme de la sonde, réglage de la profondeur, du gain, de la focale) doit être adapté à chaque opérateur. Sa bonne prise en main nécessite donc un apprentissage du chirurgien, mais aussi de l’I.D.E qui l’assiste, et qui doit être capable de régler certaines fonctions pendant qu’il opère.

Un chapitre, très exhaustif, est consacré aux instruments spécifiques (en particulier de par leur échoginicité) utilisés en écho-chirurgie. Il en envisage tous les aspects y compris, pour certains, leur prix !

La précision, le pragmatisme et le « vécu » de cet ouvrage sont au plus haut point dans la description du champage de la sonde. Il est détaillé comment utiliser les housses stériles pour éviter les fautes d’asepsie au bloc opératoire et en Office Surgery où le drapage est plus limité. Ce temps opératoire mériterait d’être illustré par des vidéos.

Les auteurs nous font enfin part de l’utilisation de l’écho-chirurgie dans leur activité chirurgicale journalière, au bloc opératoire et en Office Surgery. L’Office Surgery dont ils énoncent brièvement les avantages est réservé aux interventions simples et courantes : traitement du doigt à ressaut, de la ténosynovite de De Quervain, de l’épicondylalgie, et de la libération du nerf médian au canal carpien. Ces interventions sont réalisées sous anesthésie de type WALANT. Ce type d’anesthésie qui respecte la motricité avec déplacement des tendons facilite le guidage.

 O Mares, T Apard, JM Cognet, P Croutzet, G Candelier doivent être félicités, et remerciés pour nous livrer ce travail novateur qui va dans « le sens de l’histoire » des progrès chirurgicaux : La chirurgie mini-invasive.

Basé sur la synthèse de cinq expériences chirurgicales, il vise à nous permettre, en profitant de leurs acquis, de pratiquer l’échochirurgie. À la lecture de cet opuscule cette technique prometteuse ne nous paraît pas, tout au moins actuellement, être banalisée. Je ne doute pas qu’elle le soit rapidement grâce aux auteurs de cet ouvrage.

Actuellement, je conseille au lecteur désireux de la pratiquer, de demander à l’un des cinq de l’accueillir et de l’instruire par compagnonnage.

Professeur Yves Allieu